DONOSTIA en Capitale !
Si l’emblématique Musée Guggenheim de Bilbao continue depuis près de 20 ans d’attirer les projecteurs au Pays Basque*, à 1h de là, San Sebastian (Donostia en basque) avec son statut de Capitale Européenne de la Culture, saisit cette occasion pour se présenter sous toutes ses facettes. A l’image du Peigne du Vent, œuvre du donostiar Eduardo Chillida (1924-2002), San Sebastian 2016 témoigne d’une ouverture au monde et à ses questionnements.
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Patrimoine et identité en dialogue
Au détour des places et des rues, les monuments illustrent les différentes périodes de gloire, d’infortune ou de renouveau de San Sebastian.
Le Théâtre Victoria Eugenia, sur la rive de l’Urumea, est un fleuron de la Belle-Epoque qui a fêté en 2012 son premier centenaire. Il vit entre autre au rythme des événements du Festival International du Film.
Inauguré en 1902, Le Musée San Telmo, le plus ancien d’Euskadi, est installé dans un magnifique couvent dominicain du XVIième siècle. Son cloître Renaissance et l’ancienne église décorée avec les toiles de l’artiste catalan José María Sert*, ainsi que tout le reste des dépendances du musée, ont été réhabilités et agrandis en 2011, dans le cadre d’une profonde restructuration du musée qui se déploie maintenant sur plus de 27 000 m² de salles. Consacré essentiellement à la société basque, de la préhistoire à nos jours (ethnographie, histoire, peintures, …), il accueille également dans sa très minérale extension (Nieto Sobejano Arquitectos). des expositions temporaires. Ainsi, parmi les nombreuses propositions de cette année, signalons une importante exposition qui retracera de 1500 à 2000 les rapports qu’entretiennent l’art et le droit avec la paix, les guerres et la violence, faisant dialoguer des œuvres majeures avec les créations et le regard de sept artistes contemporains.
Créé par le studio VAUMM, le Centre Culinaire Basque simule des plats empilés. L’édifice ouvert en 2011 s’intègre organiquement dans son environnement, utilisant le dénivelé du terrain pour organiser l’espace.
Le Kursaal est depuis son ouverture en 1999 considéré comme l’une des plus belles salles de concert en Europe. L’architecte Rafael Moneo a imaginé deux cubes en verre translucide représentant « deux rochers échoués », dans une tentative de « perpétuer la géographie et, dans la mesure du possible, de souligner l’harmonie entre le naturel et l’artificiel ». Ce vaisseau posé aux portes de l’océan accueille notamment le Festival de Jazz de San Sebastian, qui fêtera cet été sa cinquantième édition, en faisant ainsi l’un des plus anciens en Europe avec Jazz à Juan ou Montreux.
A voir également à quelques kilomètres à l’Ouest de San Sebastian, le Palais Aldamar, qui accueille dans le cadre d’une aile très contemporaine le Musée Balenciaga, dédié au grand couturier de Getaria. Ce Palais, en haut d’une colline qui couronne Getaria, fut à une époque la résidence des marquis de Casa Torre, mentors de Cristobal Balenciaga durant ses premières années de carrière.
Un foisonnement de culture pour la convivencia
Mais le cœur de cette capitale européenne bat surtout au rythme du monde d’aujourd’hui et de vagues d’énergie citoyenne. San Sebastian a ainsi délibérément opté pour une relecture ouverte et novatrice de ce statut, avec une programmation de cette année capitale ouverte sur la société, ses enjeux et ses acteurs, autour de thèmes forts et actuels : la paix, le vivre ensemble ….
Théâtre participatif, danse communautaire, murs et toiles ouverts aux artistes (dessinateurs, peintres, graffeurs, …), un festival faisant la part belle aux énergies locales en musique, théâtre, gastronomie, sport, technologie… la création irrigue la ville et s’en nourrit ! Et plus de 20000 musiciens de 26 pays seront réunis pour ouvrir le festival des écoles de musique d’Europe.
Pour célébrer le 400ème anniversaire de la mort de William Shakespeare, le Songe d’une nuit d’été prendra des accents basques, l’occasion de marquer l’universalité de ce chef d’œuvre absolu de Shakespeare, ainsi que la force et la magie du théâtre, au-delà de la langue. Trois cents spectateurs vivront chaque soir comme des invités au banquet, complètement immergés au coeur de la pièce, mêlant théâtre, danse et musique. Un prétexte festif et un récit sensoriel itinérant le long des sentiers et des recoins secrets de la forêt du Parc Cristina Enea.
Espérons aussi que cette année sera celle de la renaissance et de la réouverture pour le Musée Eduardo Chillida, fermé depuis la crise, qui présente une remarquable collection d’œuvres de l’artiste, et notamment un exceptionnel jardin de sculptures.
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