Echappée belle à Nîmes

Fondée par les Volques Arécomiques à l’aube de la civilisation romaine, la ville de Nîmes devient au premier siècle après Jésus-Christ une ville majeure de l’empire romain. Fiers d’avoir conquis la Gaule, les romains multiplient les constructions de monuments somptueux, thermes et fontaines, et lancent celle d’un aqueduc long de 50 kilomètres, incluant le célèbre Pont du Gard, pour approvisionner la ville en eau. Etape majeure sur la Via Domitia qui relie Rome à l’Espagne, Nîmes se développe et connaît son apogée au deuxième siècle. Plusieurs invasions et l’installation des Wisigoths au cinquième siècle mettent fin à la prospérité de la cité antique.

Tantôt catholique puis protestante, tiraillée entre Camargue et Cévennes, Nîmes a prospéré au fil des siècles grâce à l’industrie de la soie, la production de vins et l’essor des manufactures de tissus. Le XVIIIème siècle est d’ailleurs l’âge d’or de l’industrie textile grâce au fameux Denim, une toile résistante et bon marché qui s’exporte jusqu’aux maisons de commerce new- yorkaises. On pense qu’au XIXème siècle, Levi Strauss, qui fabrique des vêtements pour les mineurs et les chercheurs d’or, achète par hasard un lot de toile de Nîmes et invente le fameux Blue Jeans, un pantalon solide et bon marché qui fera très vite la conquête des cinq continents.

Véritable musée à ciel ouvert, Nîmes possède de remarquables sites antiques qui font sa renommée internationale. Les Arènes, l’amphithéâtre romain le mieux conservé au monde, est aussi le plus majestueux monument de la ville. Ses dimensions exceptionnelles (133 mètres de long, 101 mètres de large, 21 mètres de hauteur) lui permettent d’accueillir jusqu’à 24000 personnes dans un cadre grandiose. Les Arènes accueillent régulièrement concerts, courses camarguaises et reconstitutions historiques.
A quelques rues de là, la Maison Carrée fait également la fierté des Nîmois. Il fut un temple romain du culte impérial et doit son exceptionnel état de conservation à son utilisation continue depuis le XIème siècle. La Maison Carrée fut tout à tour une maison consulaire, une écurie, des appartements, une église, la préfecture du Gard ou les archives départementales.
Perchée sur le Mont Cavalier, le point le plus haut de la ville, la Tour Magne est le seul vestige de l’antique enceinte augustéenne. Elle domine toute la plaine et attire vers elle toutes les voies de communication. Elle surplombe les Jardins de la Fontaine, l’un des premiers parcs publics d’Europe. Aménagé au siècle des Lumières sur l’ancien sanctuaire antique découvert aux abords de la source, il est réputé pour ses nombreuses terrasses, statues et étangs ornementaux.
Ville d’Art et d’Histoire, la capitale gardoise a fait l’objet d’un vaste programme de rénovation et de réhabilitation de son patrimoine. Ceinturé par les boulevards, le quartier de l’Ecusson est le centre ancien de la cité. Prenez le temps de flâner sur ses places vivantes et dans ses petites ruelles animées où se cachent de très nombreux hôtels particuliers. Les halles de Nîmes sont un lieu incontournable pour les gourmets. Les étals célèbrent le terroir et la garrigue. On goûte aux olives picholines, aux pélardons crémeux et à la fameuse brandade de morue, le plus connu des plats nîmois.

 Une ville festive et culturelle
Avec ses 300 jours de soleil par an, Nîmes est une ville festive où il fait bon vivre. La féria de Pentecôte est l’événement populaire incontournable. Dans le pur style espagnol, elle mêle pendant 6 jours corridas, courses camarguaises, concerts, lâchers de taureaux et défilés de fanfares dans les rues. Des milliers de personnes se retrouvent dans les bodegas pour des moments de fête, de musique et de danse. Plus familiale que celle de Pentecôte, la Féria des Vendanges à la fin septembre, offre une nouvelle occasion aux nîmois de faire le fête.
Les passionnés d’histoire ont rendez-vous à l’automne dans les Arènes pour les grands jeux romains, la plus grande reconstitution historique antique d’Europe. Plus de 500 figurants font revivre les légendaires « ludi » (jeux) comme il y a 2000 ans. Défilés de légionnaires romains, courses équestres et les fameux combats de gladiateurs font vibrer les travées. Des Arènes où se produisent chaque été des invités de prestige : de Radiohead à Elton John, de Depeche Mode à Muse, de David Guetta à Lenny Kravitz, les plus grands groupes et artistes électrisent l’amphithéâtre dans une ambiance unique lors du festival de Nîmes.
Face aux Arènes bimillénaires, le musée de la Romanité et sa façade en mosaïque de verre en est un formidable vaisseau contemporain conçu par Elizabeth de Portzamparc. A la fois scientifique et culturel, il a pour mission d’expliquer le patrimoine antique de la ville. Une muséographie innovante rend sa visite ludique. Son toit terrasse en accès libre offre un belvédère sur Nîmes et ses 21 siècles d’Histoire. Face à la Maison Carrée, imaginé par l’architecte britannique de renom Norman Foster, Carré d’Art Jean Bousquet est le temple de l’art contemporain. Sur ses 9 niveaux, dont 4 en sous-sol, les oeuvres contemporaines se partagent l’espace avec les milliers d’ouvrages de la bibliothèque. En plus de ces deux musées majeurs, Nîmes compte une douzaine d’autres musées et théâtres qui sont autant d’occasions d’aller découvrir ou redécouvrir à toutes les saisons l’incroyable douceur de vivre de la Rome française.

 Où manger ?